Ce qui suit est directement lié aux travaux en cours pour mon retour à l'école. La question du Contexte et de sa définition est centrale à mes travaux, à mes réflexions, et mérite une page à part entière.
Le mot Contexte pris dans son acception technique sera écrit ici avec un « C » majuscule.
Sur cette page, d'ailleurs, on trouve un ensemble de définitions du terme contexte, dans un sens lié au Context-Awareness, ou « prise de conscience du Contexte », traduit par Contextualisation par votre humble serviteur (du moins pour le moment) pour mon doctorat, définitions données par des tiers et influencées par leurs points de vue respectifs sur la question. Je reprendrai certaines des citations et des définitions dans ce qui suit, dans le but de situer une vision personnelle du sujet et une définition plus convenable à mes yeux (et pour mes travaux) de ce terme.
Ce qui suit est un glossaire en construction et en raffinnement progressif. Aucune définition n'est coulée dans le béton. Le mot Contexte lui-même en est absent pour le moment puisque sa définition est le propos de la présente.
Noeud |
Par noeud, j'entendrai parfois une entité logique, parfois une entité physique, jouant un rôle dans une topologie répartie, doinc participant à la construction du contexte ou à son utilisation. À RÉFLÉCHIR : dénominations distinctes pour les entités logiques et physiques? |
Soi |
à définir, mais doit permettre de définir une forme introspective à partir de laquelle une construction concrète du Contexte deviendra possible |
Sujet |
L'individu ou l'entité à propos duquel/ de laquelle se construit la définition d'un Contexte. Celui que le système supervise ou vise à assister. Ne pas prendre nécessairement au sens médical d'humain au centre d'une expérience. |
Quelques points de vue de tiers quant au sens à donner au mot Contexte.
« The notion of context awareness for devices itself can be split up into three components: activity, environment and self. The activity describes the task the user is performing at the moment, or more generally what his or her behaviour is. This aspect of context is focused on the user of the device, and his or her habits. The environment describes what the status is of the physical and social surroundings of the user. The current location, the activities in the environment and other extern properties like for instance temperature or humidity belong to this axis. Finally, the self component contains the status of the device itself. This third point of view on context awareness has not been researched as much as the other two, but is a very interesting one in the scope of cognitive sciences. » (tiré de http://www.teco.edu/tea/tea_vis.html)
Ici, le Soi (Self) d'un Contexte est un périphérique, accompagnant probablement un sujet humain (sans que ce ne soit essentiel à cette définition).
La définition peut être orientée autrement; on peut centrer le Contexte sur les noeuds en général.
Cette manière de présenter les choses a un certain sens pour qui développe des applications ou des infrastructures de contextualisation. En utilisant cette approche, l'humain est un élément du contexte autour d'un soi logique. l'application résultante offre un modèle conceptuel homogène.
En retour, pour des humains ou des acteurs du milieu de la santé,
ça fait un peu désincarné et c'est pas très
vendeur
À RÉFLÉCHIR : rôle du Soi dans une définition du Contexte. Distinguer Sujet et Soi.
Ici, la définition par énumération propose le Contexte comme étant contexte d'un humain, et le définit comme les conditions de son environnement et les actions (du sujet) qui y prennent place. |
« ... a system obtains information from numerous sensors arranged in the home, workplace, cities, and other spaces where people engage in everyday activities. This is used to determine the details of the user’s actions and the constantly-changing condition of the environment, that is, "context." ... » (tiré de http://www.nistep.go.jp/achiev/ftx/eng/stfc/stt026e/qr26pdf/STTqr2602.pdf) |
Le Contexte en tant que lieu où des activités ont lieu. |
« ...we interpret context as a setting in which an event occurs... » (tiré de A Formal Model of Context-Awareness and Context-Dependency par Mats Neovius, Kaisa Sere, Lu Yan, M. Satpathy – 01698735.pdf) |
Ici, le Contexte se présente sous une forme s'apparentant à des métadonnées sur des objets et des relations ou à propos d'objets ou de relations. |
« Context is any information that can be used to characterize the situation of an entity. An entity is a person, place, or object that is considered relevant to the interaction between a user and an application, including the user and applications themselves » (tiré de ftp://ftp.cc.gatech.edu/pub/gvu/tr/1999/99-22.pdf) |
Ici, sans définir le Contexte, on définit la contextualisation par la capacité d'agir juste à temps et de manière pertinente. On définit aussi la pertinence en fonction de besoins chez l'usager. |
« A system is context-aware if it uses context to provide relevant information and/or services to the user, where relevancy depends on the user’s task » (tiré de ftp://ftp.cc.gatech.edu/pub/gvu/tr/1999/99-22.pdf ) « The ability of computing devices to detect, sense, interpret and respond to aspects of a user’s local environment and the computing devices themselves is known as context-aware computing » (tiré de CARG) |
Lors d'une rencontre avec mes chics codirecteurs et avec le non moins chic Charles Gouin-Vallerand, il est ressorti clairement que, même si la catégorisation du Contexte est une réalité, et même si le Contexte d'un usager est une catégorie, pas la catégorie, il serait problématique éa plusieurs égards de développer une théorie du Contexte vraiment utile sans accorder une considération particulière au contexte de l'usager, en ce sens que l'assistance à un individu peut difficilement se faire sans une compréhension de ses besoins.
Le Contexte peut être catégorisé. L'article http://www.nistep.go.jp/achiev/ftx/eng/stfc/stt026e/qr26pdf/STTqr2602.pdf situe le Contexte dans l'une des catégories suivantes :
J'ajouterais ce qui suit :
Une bonne définition du Contexte tiendra compte de la réalité du Sujet. Le Sujet peut être un humain, mais ce n'est pas une nécessité.
Une question clé est de déterminer si le sujet est-il défini a priori ou perçu. Un sujet défini a priori reposerait sur une description entreposée sur un média ou rendue disponible par un service, donc susceptible d'être entrée par un humain. Un Sujet perçu reposerait sur une construction à moyen terme à partir du Contexte, et deviendrait un pur produit synthétique du Contexte.
À mon avis, le Sujet perçu est plus général et correspond à l'approche à privilégier, puisque ce mode de construction du Sujet peut englober la définition a priori comme un élément (important) du descriptif du Sujet. Le Sujet défini par perception, mais capable d'inclure dans ses constituants un descriptif provenant d'une description offerte par un spécialiste, pourra à la fois offrir plus rapidement une contextualisation utilisable : construire le Sujet par pure perception impliquerait un temps plus long de construction d'une représentation du Sujet que si celle-ci est disponible sous une forme opérationnelle au préalable.
Problème envisageable : le Sujet perçu évoluera nécessairement avec le temps. La partie Sujet du Contexte divergera probablement rapidement de la decription a priori du Sujet. Sachant cela, quel rôle donner à cette description a priori? Si elle doit en tout temps primer sur le Sujet perçu, la capacité d'adaptation des modules contextualisés sera artificiellement limitée. En retour, si la description a priori du sujet évolue de son côté, par exemple à travers les diagnostics résultant d'un suivi médical, il est possible que ces ajustements doivent être intégrés au sujet représenté, contextualisé, peut-être en primant sur le Sujet perçu.
La dichotomie du Sujet perçu et du Sujet a priori est analogue à la dichotomie acquis/ inné, bien connue. Par contre, elle est plus fluide que sa cousine, en ce sens que le Sujet a priori est évolutif en un sens distinct mais pas antagoniste à celui du Sujet perçu.
À court terme, il me semble important que le Sujet perçu puisse être décrit dans une langue compréhensible par des humains (ou représentable de manière compréhensible pour des humains) pour permettre, si nécessaire, à un arbitre de trancher entre deux visions du Sujet, l'une résultant d'une analyse humaine et l'autre résultant du suivi automatisé, chacune des deux visions étant susceptibles d'être préférable à l'autre. On pourrait penser à un filtrage qui ne conserverait que les points en litige et permettrait de trancher de manière autoritaire.
Le Sujet. En partie perçu, en évolution continue, et en partie décrit, en évolution discrète.
L'environnement ambiant. Décrit par des capteurs.
L'historique. Décrit à travers un suivi des autres.
Les modules synthétisant les données brutes.
Le Contexte est une chose éminemment mutable. L'évolution de l'environnement ambiant, l'évolution du Sujet perçu, l'évolution du Sujet décrit, la présence ou l'absence de sources de données, la divergence de points de vue sur le Contexte (deux noeuds peuvent posséder des représentations distinctes d'un même Contexte et fonction de moments et de lieux distincts) sont tous des facteurs de mutabilité.
Toute représentation du Contexte doit pouvoir évoluer.
À RÉFLÉCHIR : visions d'un Contexte vs Contexte.
À RÉFLÉCHIR : certains éléments du Contexte peuvent-ils être obligatoires, forçant les divergences à être résolues, alors que d'autres peuvent être accessoires, des divergences étant tolérées? Investiguer...
La validité d'un Contexte est en constante reconsidération. Deux noeuds possédant une perception conflictuelle d'un contexte peuvent devoir négocier. Il est possible que deux visions d'un même contextes soient toutes deux valides pour des raisons différentes (lieux distincts, besoins distincts, données partielles). La question de savoir si deux Contextes divergeants peuvent être tolérés pour un même Sujet lorsque deux noeuds entrent en contact l'un avec l'autre mérite considération (à partir de cas d'utilisation, peut-être).
L'adaptation aux besoins et à la situation semble faire partie des caractéristiques maîtresses des systèmes contextualisants (ou contextualisés). Les idées d'actions provoquées par le Contexte (Context-Triggerred Actions), de découverte dynamique de l'information disponible (Contextual Sensing, Proximate Selection), de découverte dynamique des ressources (Contextual Resource Discovery) permettent toutes d'envisager une augmentation contextuelle des possibilités humaines ou de commandes contextuelles. L'incapacité de tout traiter, tout le temps implique une forme d'étiquetage contextuel minimal, dans le but d'un traitement ultérieur.